Partenariat Maison DRUCKER x DAMMANN Frères : Comme un Roman-Photo 2/2 - 2021

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Lia ROCHAS-PÀRIS : DAMMANN Frères a toujours été une maison familiale. Peux-tu nous raconter les origines de DAMMANN Frères ?

Flora JUMEAU-LAFOND : L'histoire commence en 1692, date à laquelle Sieur DAMAME fut autorisé à vendre du thé, café et chocolat sous le règne de Louis XIV. Le lien avec ma famille remonte à mon grand-père, Jean JUMEAU-LAFOND, qui était concierge dans un hôtel où il voyait la famille DAMMANN livrer des caisses de thés. Il se prit de passion pour le thé avec l'envie d'en apprendre davantage. C'est à ce moment-là qu'il a décidé de rejoindre cette petite structure pour initier les français au thé. À l'époque, les français buvaient très peu de thé. Mon grand-père a commencé à avoir des clients autour de chez lui qu’il livrait avec un petit vélo moteur, puis il a fait des petits mélanges de thé dans la chambre de mon père en ajoutant des huiles essentielles qu'il laissait macérer durant des jours. Enfin, il est allé voir des épiceries fines qui ne vendaient pas encore de thé à l'époque. C'est ainsi que l'histoire de notre famille pour DAMMANN a commencé. Le vélo moteur a laissé place à une camionnette, l'appartement à un petit atelier en dehors de Paris et l'affaire s'est développée comme ça.

Lia ROCHAS-PÀRIS : Le thé noir Goût Russe Douchka est votre premier thé aromatisé ? Quelle est son histoire ?

Flora JUMEAU-LAFOND : Ma grand-mère qui était russe, ajoutait toujours une rondelle d'orange dans sa tasse de thé Earl Grey. Le Earl Grey est un thé de chine noir avec de l'huile essentielle de bergamote. La rondelle d'orange permettait d'adoucir l'amertume. Mon grand-père qui voyait ce rituel tous les jours a voulu préparer un mélange sur-mesure pour ma grand-mère en ajoutant de l'huile essentielle d'orange : c’était la naissance de ce thé emblématique de la Maison, "Goût Russe Douchka" : "Douchka" qui veut dire "chérie" en Russe.

Lia ROCHAS-PÀRIS : Quel beau témoignage d’amour !

Flora JUMEAU-LAFOND : Et ça a marqué le début des thés aromatisés ! Puis avec le comptoir de vanille à Madagascar, on a commencé à ajouter une gousse de vanille, qui a également connu un succès. Et ainsi de suite…

Lia ROCHAS-PÀRIS : Finalement, les diverses saveurs de thés évoquent les voyages.

Flora JUMEAU-LAFOND : Toujours ! Le thé pousse dans des pays éloignés, on va le chercher en Chine, au Japon, en Inde, au Sri Lanka. On a découvert de superbes plantations en Colombie l'année dernière. Il y a toujours une notion d'exploration dans la quête de thé.

Lia ROCHAS-PÀRIS : Comment créez-vous les saveurs ?

Flora JUMEAU-LAFOND : On travaille avec Aline, une aromaticienne qui est avec nous depuis plus de vingt ans. D’ailleurs, cette année, elle va passer le relais à Typhaine qui va lui succéder. Dans ce métier, la transmission est primordiale, ce sont des choses qui ne s’apprennent pas à l’école. Il s’agit de sensibilité principalement. Comme nos métiers d’acheteur et Blender. Mon cousin, Emmanuel JUMEAU-LAFOND, dont le métier est Tea Blender, en plus de parcourir le monde à la recherche des meilleures plantations, des plus nobles parcelles, il s’assure que chaque mélange d’origine ait le même goût chaque année. C’est très important de retrouver la même saveur quand on aime un thé. Parfois, ce sont des assemblages de sept ou huit différents thés pour retrouver une constance. Il l’a appris de son père qui l’a lui-même appris de son grand-père… C’est une éducation sensible du palais. Plus on goûte des saveurs, plus on se constitue une mémoire olfactive. Pour la première fois cette année, on va collaborer avec un chef étoilé et c’est magique de confronter sa palette olfactive avec la nôtre et trouver ce qui pourra nous réunir dans l’assiette.

Lia ROCHAS-PÀRIS : Toute une alchimie… Il semblerait que la mémoire olfactive soit la plus forte. Pour moi, le concombre évoque l’arrivée du printemps depuis l’enfance.

Flora JUMEAU-LAFOND : Justement, on a lancé un thé au concombre l’année dernière ! On est toujours à la recherche de ce qui éveille les sens. Puisqu’on est fabriquant, on possède toutes les matières premières à Dreux. On a testé le concombre et ça a fonctionné ! On est toujours à la recherche de nouvelles saveurs. Et quand on se dit « j’en boirais bien une théière », on lance le produit. Chaque année, une vingtaine de nouveaux mélanges voient le jour. Nous avons l’avantage avec notre usine et tous nos savoir-faire regroupés en France, à Dreux en Eure et Loir d’avoir la pleine maîtrise de la chaîne mais aussi une grande réactivité face à nos envies et nos idées !

Lia ROCHAS-PÀRIS : Vous avez su garder la fibre audacieuse et créative de votre grand-père !

Flora JUMEAU-LAFOND : Oui, chez DAMMANN Frères, chacun apporte sa pierre à l’édifice. On lance des produits qui reflètent notre passion, nos savoir-faire.

Lia ROCHAS-PÀRIS : Depuis la pandémie, on cherche toutes sortes de manières de s'évader. On peut même dire que le thé invite au voyage immobile.

Flora JUMEAU-LAFOND : Oui, exactement. Nous avons tous besoin de moments suspendus, de savourer l’instant présent et le thé autorise un temps pour soi, une façon de s'évader sans quitter sa chaise.

Lia ROCHAS-PÀRIS : En parlant de chaise, qu'est-ce qui vous a amené à collaborer avec la maison Louis DRUCKER ?

Flora JUMEAU-LAFOND : On a toujours aimé l’idée de partager, raconter des histoires vraies qui ont du sens, croiser la richesse de nos expériences. L'envie de collaborer avec la maison DRUCKER a surgi en septembre dernier. Les terrasses nous manquant, Pierre notre directeur marketing qui parcourait alors le livre de la Maison Louis DRUCKER présentant leur mobilier de bistrot, a imaginé proposer une alternative... la terrasse à la maison. Nous les avons contactés et ils ont été séduits par l’idée. Tout s'est passé très simplement !

Lia ROCHAS-PÀRIS : Une rencontre entre deux maisons françaises qui défendent chacune un vrai savoir-faire. Votre collaboration se matérialise avec trois magnifiques coffrets où l’on retrouve vos univers respectifs. Un pari réussi !

Flora JUMEAU-LAFOND : Ils nous ont fait confiance. On a testé de nouvelles techniques graphiques et le tressage ressort très bien en relief sur le carton. Nous espérons que cette collection ravira nos clients autant que nous avons eu de plaisir à l’imaginer !

Lia ROCHAS-PÀRIS : Vous avez réalisé trois coffrets. Un vert, un bleu et un jaune. Chaque boîte est unique par sa couleur et également par le motif du tressage. Que contiennent les boîtes ?

Flora JUMEAU-LAFOND : Ce sont des coffrets découverte : On y trouve une variété de thés et d’infusions en sachets, l’occasion de découvrir diverses saveurs. Comme dans la mode, nous créons deux collections. Avec nos envies de terrasse, nous avons imaginé cette collaboration pour ce printemps-été, nos trois coffrets en collaboration avec la Maison Louis DRUCKER. Ils contiennent des saveurs qui nous invitent à retrouver le plaisir d’un moment de vie en toute liberté : Palm Beach, Jardin Vert, Jardin du Luxembourg, Mélange Mystérieux et la tisane Happy Dreams.

Lia ROCHAS-PÀRIS : Et dans chaque coffret, on y trouve une carte postale ! Encore une invitation au voyage !

Flora JUMEAU-LAFOND : Tout à fait. Et aux échanges. Le plaisir que cela procure de recevoir une carte dans sa boîte aux lettres est extraordinaire surtout en cette période ­­!